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Education: Rotterdam Conservatory, Cambridge University // Activities: composition, writing

Tuesday, 19 September 2017

French tragedy

Some time ago, I had an interesting exchange with a french modernist composer, whose work had impressed me by its orchestral sonic brilliance, but which in the same time I found quite repulsive because of its aggression and aural ugliness, as if someone had tried his very best to find the most pulverizing sounds an orchestra could produce and then, organized it in a quasi narrative. I had met him once, before having heard any of his work, and his personality had struck me as sympathetic, mild, sophisticated, civilized and well-mannered, apparently an introvert, serious artist. All the more the surprise when I heard what he had wrought. I sent him a message asking him about his intentions, because I felt he was a gifted man but locked-up in some claustrophobic view of what music is, or had to be, and I wanted to know what kind of serious intention could be behind such self-refuting, intense efforts to bring something into the world which was so negative. I had expressed my doubts whether anybody with a musical sense would be interested to get to know such sonic art, and that such intentional ugliness did not particularly contribute to the world.

His last message was a strong defence of his aesthetics and intentions, which I reproduce here, together with my comments which were my answer. I find this particularly interesting because the man's explanations reflect so clearly a postwar modernist consensus, while he was much too young to have lived through the fifties and sixties, and was born in a non-European country which had not suffered through the Second World War. One would expect that someone like that would not quickly be sucked-in into postwar fashionable misery, but his education having taken place in Paris, he apparently had embraced the modernist gospel wholeheartedly. He was not a fool, and he is a well-known and respected composing member of the french new music establishment. It will be understandable that I won't mention his name, out of respect - he obviously is a genuine, and very talented man.

In France, modernism is still the established, heavily-subsidized form of 'new music', and the alternatives (Bacri, Connesson, Escaich, Beffa) are looked upon with horror.

My italics underneath were inserted in his last message and sent-back as a whole. And of course the exchange was in french.

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Que vous n’appréciez pas mon travail, je le comprends et l’accepte cela ne me pose aucun problème. Il y a des personnes qui aiment et d’autre disent que c’est de la musique de fous. Mais je ne peux accepter que vous disiez que  ma musique ajoute à l’inhumanité du monde. Elle est profondément humaine et sincere. C’est je crois le plus important pour un compositeur, conscience et sincérité.

Agréé. Mais la sincerité du ‘message’ de la musique est, dans votre musique, la chose qui est  préoccupante: la voix d’une vision entièrement négative et nihiliste.

J’écris par une nécessité profonde…..

C’est pour cela que j’ai réagit, clairement vous êtes très doué et sérieux.

….. ma musique est violent, oui mais pas agressive, je n’attaque personne. C’est votre problème si vous la voyez comme ça.

Non, ce violence est une attaque au public. Qui voulait acheter une billet pour une concert qui ne présente qu’une réflection des choses violantes qui nous entourent dans le monde?

Ma musique n’est pas la pour vous apaiser, vous divertir , vous distraire ou vous soulager, ou vous donner une image idyllique du monde, je me fiche de cela  … je crois que le véritable   art, est celui qui dérange, vous éveille, qui vous fait vous questionner, qui vous emmerde aussi, …  je crois qu’en se posant des question on s’eleve.

Tout cela est dans les limites de l’idéologie moderniste après-guerre (Adorno etc.) et, après 70 années après cette catastrophe, une catégorie historique comme toutes les categories historiques. Et c’est une insulte aux tous les mélomanes qui expériencent, disons, les oeuvres de Mahler, Brahms, Beethoven, Debussy pas comme distraction mais comme des expériences profondes….. pas comme image idyllique etc. etc. C’est très naif de penser que la seule alternative du ‘commercial entertainment’ est: le son du nihilisme et catastrophe. C’est comme dire: ‘Si vous trouvez quelque chose de beau et de valeur dans une musique, c’est parce-que vous ne comprenez pas qu’en effet vous n’êtes que des monstres vides et catatrophiques, et c’est moi qui vous l’informerai’. C’est un peu bizar, ne pensez-vous pas?

Ma musique n’est pas la pour repondre a une demande du public, a une attente…  elle conduit le public vers des plaisirs différés, des connaissances complexes et variées. sans concessions. Je ne negocie rien.

Ce n’est pas héroique mais suicidale. Normalement, le compositeur veut partager sa vision individuelle – sans concession - avec le public, qui forme un part normal de la culture musicale: trois parties – compositeur, musicien, public. Si toutes les 3 parties sont du même culture, il y a un rapport, et si la vision du compositeur est ‘trop individuelle’ on peut s’attendre à une période de accoutumance. Mais ça ne veut pas dire qu’une musique qui est reçu par le public chaleureusement, n’est qu’une concession etc. etc. …. n’est qu’une tentative à apaiser, avertir etc.…. ça n’est que le cliché moderniste. Comme cette vision, presque TOUT le repertoire qui existe soit sans valeur.

Ma musique a une pulsion fondamentale à transmettre, elle travaille aux racines, au plus profond de l’être humain, elle est imprévisible….

Alors, les racines de l’homme ne sont que nihilistes, confuses, laides? Quelle vision négative des racines de l’homme. Encore, ce n’est qu’une convention du modernisme.  

…. foudroyante….

Voilà l’agression et le nihilisme, comme les fous qui ne savent que de se battre dans le monde.

Je vous l’avez deja dit , ma musique touche l’intuition ( j’essaye) et chaque fois que l’on veut fixer l’intuition on touche à la violence. c’est inevitable. Essayez d’ecrire en ayant en tête cette idee d’intuition de fulgurance … vous verrez la violence.

Mais si ça est vrai et pas simplement suivre le conformisme moderniste, ce n’est qu’une signe d’un problème psychologique qui demande thérapie. Je ne me moque pas, je suis sérieux: tout ça porte à croire qu’il y a un sentiment de la vie très malheureux, et c’est ça que j’entends dans votre musique et je le regrets, considérant votre talent. Tout ce que vous dites ici n’est pas héroique et indépendent, mais tragique et une prison émotionelle.

Ma musique est la mienne et celle de personen d’autre… je ne rentre pas dans le moule  je ne viens pas de la lignée de ceux qui ont tout appris dans les conservatoires… Murail disait de moi : "Son expérience diffère de celle de ses collègues. Son parcours in-orthodoxe donne à sa musique une force très personnelle ». Oui je n’ai pas suivi le parcours traditionnel et je n’ai surtout pas suivi le developpement historique musical… J’ai devcouvert la musique contemporaine avant la musique classique, romantique ou baroque… j’ai fait le parcours inverse de la plus part d’entre vous.… je suis comme ça… tous vos modèles de compositions, vos systèmes, vos trucs, vos développements historiques de la musique … je m’en moque … ce n’est pas cela qui m’intéresse…

C’est seulement se barrer d’une richesse et d’une libération. Le repertoire n’existe pas des formulations academiques - c’est quelque chose vivant - tous les compositeurs qui ont écrit le mieux du repertoire n’ont jamais aimé l’académisme.

Je voudrais vous recommender à lire le petit livre de Nicolas Bacri, qui était un compositeur très moderniste mais qui a découvert la libération offert par la tonalité, le sentiment constructive, l’expression de quelque chose plus précieuse que le nihilisme et la violence, et qui n’écrit pas ‘des images fausses du monde’:


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And the rest was silence, regrettably.

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