His last message was a strong defence of his aesthetics and intentions, which I reproduce here, together with my comments which were my answer. I find this particularly interesting because the man's explanations reflect so clearly a postwar modernist consensus, while he was much too young to have lived through the fifties and sixties, and was born in a non-European country which had not suffered through the Second World War. One would expect that someone like that would not quickly be sucked-in into postwar fashionable misery, but his education having taken place in Paris, he apparently had embraced the modernist gospel wholeheartedly. He was not a fool, and he is a well-known and respected composing member of the french new music establishment. It will be understandable that I won't mention his name, out of respect - he obviously is a genuine, and very talented man.
In France, modernism is still the established, heavily-subsidized form of 'new music', and the alternatives (Bacri, Connesson, Escaich, Beffa) are looked upon with horror.
My italics underneath were inserted in his last message and sent-back as a whole. And of course the exchange was in french.
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Que vous n’appréciez pas mon travail, je le comprends et
l’accepte cela ne me pose aucun problème. Il y a des personnes qui aiment et
d’autre disent que c’est de la musique de fous. Mais je ne peux accepter que vous disiez que ma
musique ajoute à l’inhumanité du monde. Elle est profondément humaine et
sincere. C’est je crois le plus important pour un compositeur, conscience et
sincérité.
Agréé. Mais la sincerité du ‘message’ de la musique est,
dans votre musique, la chose qui est préoccupante: la voix d’une vision
entièrement négative et nihiliste.
J’écris par une nécessité profonde…..
C’est pour cela que j’ai réagit, clairement vous êtes
très doué et sérieux.
….. ma musique est violent, oui mais pas agressive, je
n’attaque personne. C’est votre problème si vous la voyez comme ça.
Non, ce violence est une attaque au public. Qui voulait
acheter une billet pour une concert qui ne présente qu’une réflection des
choses violantes qui nous entourent dans le monde?
Ma musique n’est pas la pour vous apaiser, vous divertir ,
vous distraire ou vous soulager, ou vous donner une
image idyllique du monde, je me fiche de cela … je crois que
le véritable art, est celui qui dérange, vous éveille, qui
vous fait vous questionner, qui vous emmerde aussi, … je crois qu’en
se posant des question on s’eleve.
Tout cela est dans les limites de l’idéologie moderniste
après-guerre (Adorno etc.) et, après 70 années après cette catastrophe, une
catégorie historique comme toutes les categories historiques. Et c’est une
insulte aux tous les mélomanes qui expériencent, disons, les oeuvres de Mahler,
Brahms, Beethoven, Debussy pas comme distraction mais comme des expériences
profondes….. pas comme image idyllique etc. etc. C’est très naif de penser que
la seule alternative du ‘commercial entertainment’ est: le son du nihilisme et
catastrophe. C’est comme dire: ‘Si vous trouvez quelque chose de beau et de
valeur dans une musique, c’est parce-que vous ne comprenez pas qu’en effet vous
n’êtes que des monstres vides et catatrophiques, et c’est moi qui vous
l’informerai’. C’est un peu bizar, ne pensez-vous pas?
Ma musique n’est pas la pour repondre a une demande du
public, a une attente… elle conduit le public vers des plaisirs
différés, des connaissances complexes et variées. sans concessions.
Je ne negocie rien.
Ce n’est pas héroique mais suicidale. Normalement, le
compositeur veut partager sa vision individuelle – sans concession - avec le
public, qui forme un part normal de la culture musicale: trois parties – compositeur,
musicien, public. Si toutes les 3 parties sont du même culture, il y a un
rapport, et si la vision du compositeur est ‘trop individuelle’ on peut
s’attendre à une période de accoutumance. Mais ça ne veut pas dire qu’une
musique qui est reçu par le public chaleureusement, n’est qu’une concession
etc. etc. …. n’est qu’une tentative à apaiser, avertir etc.…. ça n’est que le
cliché moderniste. Comme cette vision, presque TOUT le repertoire qui existe
soit sans valeur.
Ma
musique a une pulsion fondamentale à transmettre, elle travaille aux
racines, au plus profond de l’être humain, elle est imprévisible….
Alors, les
racines de l’homme ne sont que nihilistes, confuses, laides? Quelle vision
négative des racines de l’homme. Encore, ce n’est qu’une convention du
modernisme.
….
foudroyante….
Voilà
l’agression et le nihilisme, comme les fous qui ne savent que de se battre dans
le monde.
Je
vous l’avez deja dit , ma musique touche l’intuition ( j’essaye) et chaque fois
que l’on veut fixer l’intuition on touche à la violence. c’est
inevitable. Essayez d’ecrire en ayant en tête cette idee d’intuition de
fulgurance … vous verrez la violence.
Mais si ça est
vrai et pas simplement suivre le conformisme moderniste, ce n’est qu’une signe
d’un problème psychologique qui demande thérapie. Je ne me moque pas, je suis
sérieux: tout ça porte à croire qu’il y a un sentiment de la vie très
malheureux, et c’est ça que j’entends dans votre musique et je le regrets,
considérant votre talent. Tout ce que vous dites ici n’est pas héroique et
indépendent, mais tragique et une prison émotionelle.
Ma musique est la mienne et celle de personen d’autre… je ne
rentre pas dans le moule je ne viens pas de la lignée de ceux qui ont
tout appris dans les conservatoires… Murail disait de moi : "Son
expérience diffère de celle de ses collègues. Son parcours in-orthodoxe donne à
sa musique une force très personnelle ». Oui je n’ai pas suivi le
parcours traditionnel et je n’ai surtout pas suivi le developpement historique musical… J’ai
devcouvert la musique contemporaine avant la musique classique, romantique ou
baroque… j’ai fait le parcours inverse de la plus part d’entre vous.… je
suis comme ça… tous vos modèles de compositions, vos systèmes, vos
trucs, vos développements historiques de la musique … je m’en moque …
ce n’est pas cela qui m’intéresse…
C’est seulement se barrer d’une richesse et d’une
libération. Le repertoire n’existe pas des formulations academiques - c’est
quelque chose vivant - tous les compositeurs qui ont écrit le mieux du
repertoire n’ont jamais aimé l’académisme.
Je voudrais vous recommender à lire le petit livre de
Nicolas Bacri, qui était un compositeur très moderniste mais qui a découvert la
libération offert par la tonalité, le sentiment constructive, l’expression de
quelque chose plus précieuse que le nihilisme et la violence, et qui n’écrit
pas ‘des images fausses du monde’:
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And the rest was silence, regrettably.